Comment se déroule une journée classique pour moi ? J’ouvre les yeux vers 10 heures après une vie nocturne agitée en compagnie d’un jeune homme ou plusieurs. On ne peut pas dire que mes relations intimes soient des modèles pour mes protégés. Heureusement ils sont trop petits pour comprendre que leur nounou vend son corps au plus offrant. Quand je me suis enfin extirpé de mon pieu, je prends une douche pour trainer devant la télévision alors que mon amant file tranquillement en prétendant que nous nous reverrons mais nous savons tous les deux la vérité : il en sera rien… Je passe quelques heures sur mon pc avant de commencer les babysittings. Il arrive que ma journée démarre plus tôt parce que certains parents préfèrent une nounou au jardin d’enfants mais ils ne sont pas nombreux dans la résidence alors mon emploi du temps est modulable. Organiser mon temps comme je le sens, un avantage pour moi parce que je peux toujours avoir une vie sexuelle. Dommage que je sois un frileux pour les relations de couple… enfin pas trop ! Etre amoureux, ça craint ! Comment peut-on accepter de laisser une personne avoir un pouvoir sur soi et son cœur ? Jamais je ne voudrais connaître une telle chose. On passe son chemin & on m’oublie…

Il y a des soirées plus difficiles que celle-ci… Sunan est un petit garçon adorable qui a des remarques choupinettes même si cet enfant est bien plus intelligent que la moyenne. Il se montre parfois un peu trop adulte pour son âge. Je l’aime beaucoup parce que je passe toujours des bons moments en sa compagnie. En plus, son papa est pas affreux. Il me plairait bien en temps normal mais ce type jure que par son fils. Il ne doit même pas voir le reste du monde. Son activité sexuelle doit être proche de zéro voire dans le néant… Il ferait un incroyable amant, je vais devoir faire une croix sur cette source de fantasmes. Je prends une grande inspiration puis vérifie que Sunan dort tandis que mon téléphone portable vibre dans ma poche. Un grognement d’énervement. Ce n’est pas le moment ! Je quitte le couloir sur la pointe des pieds. Je sors mon portable et lis le message de son père. Mon dos rencontre le mur alors que je pousse un profond soupir d’agacement. Ce type me prend pour sa bonniche ou quoi ? Il fout en l’air toute ma soirée uniquement pour son putain de rendez-vous. Il fait chier ! Merde ! J’ai galéré pour avoir cet amant ce soir ! Quel égoïste ! Je ne suis pas un violent mais je lui mettrai bien mon point dans la figure.

Fulminant comme un dingue, je pose mes fesses dans le canapé puis jette mon téléphone dans le fauteuil voisin. Heureusement je vise mal parce que ma première intention était de réduire cet appareil en mille morceaux. Il va en entendre parler de cette rallonge ! Rien ne pourrait calmer ma fureur ! Je lui sauterai bien à la gorge pour l’étrangler de mes propres mains. GRRRRR… il me gonfle ce type. Plus jamais je lui rendrai service !

Assis devant son écran, Tan fixait les taux de la bourse évolué tout en lisant sur un autre écran des nouvelles sur les futures start-up. Un de ces plus gros clients attendent de lui, de lui trouver un très bon investissement qui lui permettra de remporter énormément d’argent. Il avait passé sa journée à suivre le court de la bourse et surtout à essayer de trouver la meilleure option. Il avait même fini de rédiger un long rapport. Baillant longuement, le thaïlandais se pencha en arrière sur son siège tout en retirant ses lunettes de vue. Il s’étira tout en fermant un instant les yeux. Bon sang ! Ce que cela pouvait lui tuer les yeux à force de fixer l’écran. Ah. Vivement qu’il puisse rentrer chez lui. Un bon bain et il pourrait libérer Haimi et profiter de sa soirée avec Sunan. Il avait presque 24 heures qu’il n’avait pas pu passer plus d’une heure avec son fils consécutive. Cela était horrible pour lui. Si son ex-femme venait à le savoir, elle risquerait de demander la garde partagée. Pas question qu’il perdait la garde de son fils ou même de devoir la partager plus que cela. Sa femme pouvait l’avoir un week-end sur deux et cela était déjà trop. Tan était persuadé qu’elle n’était pas apte à s’occuper complétement de leur enfant. En entendant son téléphone fixe sonner, le trader se redressa rapidement pour prendre la conversation, vu le numéro elle risquait d’être très longue …

Cela n’avait pas manqué. Plus de deux heures au téléphone et un rendez-vous professionnel à assurer ce soir. Il était déjà 20 heures. C’était à peine croyable. Il n’était pas prêt de s’en sortir. Gérant ses derniers dossiers et surtout envoyer son rapport donnant de potentiel candidat de start-up, Tan regarda son heure. Oh merde. Déjà vingt et une heure. Il fallait qu’il prévienne rapidement Haimi. Surtout que logiquement vingt et une heure c’était le maximum qu’il pouvait lui demander de garder son fils. Bon il est vrai que Tan abusé un peu trop par moment… Un peu trop souvent pour être exact. Soupirant doucement il envoya rapidement un message avant de quitter enfin son travail pour aller à son rendez-vous professionnel.

Ouvrant la porte de son logement, Tan regarda sa montre, merde … Il était presque minuit. Il allait vraiment avoir Haimi en furie, il en était persuadé. Mais avant d’arriver dans le salon … Il dévia vers la chambre de son enfant. Ouvrant lentement la porte il se glissa dans la chambre pour aller retourner border son fils. Sa petite merveille… Il était tellement beau, c’était surement la chose qu’il avait le mieux réussi dans la vie. Embrassant doucement le front de sa progéniture, il entendit un peu de mouvement dans le reste de la maison. Oh… Presque un instant il avait oublié Haimi qui était chez lui. Se mordant la lèvre il regarda son fils qui était tellement paisible. Bon allez, il avait un dragon a affronter.

Sortant de la chambre de Sunan, il se dirigea vers le salon, ou plutôt la potence pour retrouver un jeune homme le tuer. Ouvrant le haut de sa chemise, Tan lanca sa veste sur le bar de la cuisine américaine avant de se diriger vers le salon. « Haimi ? Merci pour Sunan. Ca a été pour le coucher ? » Le thaïlandais passa sa main dans ses cheveux avant de regarder au loin Picus essayer de rentrer dans un rouleau de papier WC. Ah … Ce hérisson … « Je suppose que je te dois au moins le double de salaire ? » Il s’approcha du compagnon piquant de son fils pour le sortir du rouleau avant de sourire en voyant la bouille adorable de Picus. Le reposant au sol, il chercha du regard le plus jeune. « Tu n’avais rien de prévu ? » Oui, il s’inquiétait après coup de savoir si son baby-sitter avait une vie personnelle …

ENCORE UNE SOIREE DE FOUTU… mes poings serrent mon téléphone tellement fort que mes jointures deviennent blanches. Les muscles de ma mâchoire se crispent à force d’être sous tension. Comment il peut encore me faire ce plan ? Il me prend vraiment pour son larbin ! JE NE SUIS PAS À SA DISPOSITION ! Je rage dans le canapé en essayant de retrouver mon calme. Mon amant ne comprend pas que je ne laisse pas en plan mon job pour venir le rejoindre dans son pieu. Moi aussi je voudrais bien être libre de faire une telle chose mais soyons mature : je ne peux pas laisser un enfant tout seul. Sunan est certes intelligent, adorable, etc. Il en reste pas moins un enfant, il est sous ma responsabilité. Ce bout de chou est un de mes chouchous alors pas question de faire le con avec lui. Jamais je ne quitterai mon poste ! Son père en entendra parler pendant une plombe mais je vais attendre son retour.

Le zapping termine par me faire somnoler quand un bruit de clefs alerte mes sens. Je me redresse, frottant mes yeux alourdis par la fatigue. Une silhouette passe dans le couloir, son ombre se dessine sur les murs. Papa est rentré ! Pourquoi il est pas surprenant que Tan fonce dans la chambre de son fils en rentrant ? Je pourrais prendre mal que sa première action en rentrant soit de voir son enfant mais est-ce pas un comportement normal pour un père ? Je suppose que oui… en tout cas, cela ne me dérange pas. Je peste seulement car il aurait pu annoncer que je pouvais me tirer tout en y allant mais NOOOOON ! Il me gonfle ! Il va en entendre parler ! Je me lève, plie le plaid en faisant un max de bruit. On parie combien que Tan a oublié ma présence ? Lorsque le jeune homme passe devant moi pour se rendre dans la cuisine, mes yeux captent tout de suite que sa chemise est ouverte. Sa peau possède cette nuance rappelant la confiture au lait. On en mangerait ! Je lècherai bien son épiderme telle une glace. Comment ne pas remarquer la perfection de cet homme ? Il faudrait être aveugle pour ça… heureusement pour moi, je vois très bien. Dommage que Tan ne remarque rien en revanche !

Je fais le tour du canapé, toujours hyper remonté. « Haimi ? Merci pour Sunan. Ça a été pour le coucher ? » Je serre les dents parce que sa question est légitime. Je hoche la tête en guise de réponse puis choisit de le dire à haute voix « comme toujours » Economie de mots pour grosse colère en préparation. Il devrait vraiment apprendre à détecter les signes annonçant la scène de ménage. « Je suppose que je te dois au moins le double de salaire ? » Non mais il me prend pour une pute… en quelque sorte, j’en suis une… sauf que Tan est pas au courant. Je devrais accepter ce double salaire ? Je pourrais me prendre des vêtements neufs. Je suis partagé parce que sa proposition est alléchante mais je serai plus docile si tout ça finissait sans vêtements dans un lit. Il s’occupe du hérisson pendant que je pèse le pour et le contre de sa proposition. « Tu n’avais rien de prévu ? » EN FAITES, ON OUBLIE TOUT !!! Sa dernière question enclenche le monde « enragé ». Je me rapproche de lui pour répondre avec énervement mais pas trop fort pour ne pas réveiller Sunan. « tu te moques de moi ? tu me fais le coup à chaque fois !!! » Je ne suis pas bien épais comparé à cette montagne de muscles. Purée ! Comme j’ai envie de lui sauter dessus pour l’étrangler mais aussi pour l’embrasser ! Il me rend dingue. Je passe une main dans ses cheveux. « tu me prends pour ton domestique ? je suis pas à ton service ! » C’est pas totalement la vérité mais laissez-moi m’énerver ! J’ai besoin de passer ma frustration sexuelle. « j’avais un super plan ce soir ! t’as tout foutu en l’air ! j’en ai marre ! je vais pas devenir moine pour toi ! » Je lancerai bien des trucs à son visage mais impossible sans réveiller Sunan. Je serre des dents, furieux mais aussi excité. Bon sang ! Rien ne va avec moi. Je tourne pas rond. « tu peux pas prévenir avant bordel ?! tu m’envoies un message au dernier moment… tu niques ma soirée… et moi je me retrouve sans mon plan cul. Je vais faire comment maintenant ? Remarque je suis tellement furieux avec toi que ma vie sexuelle sera nulle ce soir ! »

Son regard se posa sur le hérisson qui se mit à courir vers un meuble pour se cacher en dessous. C’était vraiment adorable de le voir agir de la sorte. Souriant de coin, son attention se reposa sur Haimi alors qu’il faisait le tour du Canapé pour s’avancer vers lui. Il savait qu’il allait se faire bientôt engueuler ... mais quand exactement ... c’était la question. En tout cas Tan essayait d’être le plus calme et paisible possible... finalement même s’il était divorcé il avait toujours la partie disputé en rentrant le soir. A croire que Haimi remplacé le rôle de son ex-femme. Hum... Le plus gros avantage c’est que ce jeune homme faisait plus d’effet à Tan que là mannequin avec qui il avait dû se marier. Bon il ne regrette rien, vu que sa bêtise lui a apporter l’enfant le plus adorable de cette planète bien qu’un peu capricieux. Mais la preuve que Sunan est adorable, il s’endort généralement rapidement comme une souche. L’ennui c’est que demain matin à 6h32 précisément, Tan savait que son fils allait venir le réveiller en « douceur ». Il avait donc demandé au baby-sitter si son fils c’était bien endormi et sans grande surprise oui. Affichant un petit sourire en coin satisfait le jeune Trader ne peut s’empêcher de consulter ses mails tout en continuant de parler au plus jeune. C’est fou ce que son travail pouvait lui bouffer la vie. En tout cas il était trop pris dans ces derniers pour se rendre compte que Haimi se rapprochait de lui et surtout ne lui répondait pas.

Soudainement la voix de Haimi le fit revenir sur terre. Tan se mit à le fixer et il ne semblait pas réagir. Est-ce qu’il se fichait de lui ? Non. A vrai dire ... S’il pouvait avoir le choix il resterait à la maison pour s’occuper lui-même de Sunan, mais il y avait de sacrifice à faire. Tan ne répondait pas. Pas par colère, irrespect ou même parce qu’il s’en fichait de lui. Il ne répondait pas, simplement parce que Haimi avait raison. Il abusait de sa gentillesse et de son professionnalisme, il savait qu’il n’abandonnerait pas son fils dans cet appartement. Se mordant l’intérieure de la joue gauche, il savait aussi qu’il ne pouvait pas se permettre de perdre Haimi. Sunan était beaucoup trop attaché à lui, il adorait vraiment Haimi, il n’arrêtait pas de parler de lui à son père. L’enfant avait même prévu de loger son baby-sitter dans sa chambre, il voulait lui donner son lit et lui dormir avec son père... Ben oui, tout les prétexter son bon pour ne pas dormir seul dans son propre lit. Cependant Tan avait dû expliqué à son fils que Haimi ne pouvait pas vivre ici, il avait aussi sa vie en dehors de eux. Chose qui avait beaucoup contrarié l’enfant et l’avait beaucoup attristé. Haimi était arrivé dans leur vie en même temps qu’ils avaient perdu la présence de la mère de Sunan. Et il faut avouer que Sunan n’était pas le seul à être attaché à Haimi. Même si les rapports entre les baby-sitter et le trader n’était pas au beau fixe. Tan appréciait énormément la présence du plus jeune et pas seulement parce qu’il s’occupait mieux de son fils que sa propre ex-femme. Haimi était aussi très ... Plaisant à regarder. Il ne fallait pas se mentir, lorsqu’il l’a recruté, ce critère a fait toute la différence. Tan ne c’était pas intéressé réellement à un homme depuis un moment et Haimi était vraiment son type d’homme.

Tan ouvrit la bouche alors qu’il lui demandait s’il le prenait pour un domestique. «  Non, bien sûr que non. » mais il ne rajoute rien d’autre à quoi bon ? Haimi était plus qu’énervé et dialoguer n’était sûrement pas le bon moment. Il avait quelque chose de prévu ce soir ? Oh ... Tan commençait à s’en vouloir jusqu’à ... Entendre que Haimi voulait juste s’envoyer en l’air. Pardon ? Comment ça ? Grognant intérieurement cela rendait furieux Tan que Haimi puisse lui dire cela. De quel droit est-ce qu’il ... «  Oh. » Cette petite onomatopée n’était pas réellement à l’attention de Haimi, mais plus pour lui-même. C’était réellement flippant. Pourquoi est-ce qu’imaginer Haimi dans des moments intimes pouvait autant agacer Tan ? Ce n’est pas comme ci ils avaient un quelconque lien tous les deux. Fronçant les sourcils le Trader se dégagea pour prendre de la distance pour aller vers sa cuisine et se servir un grand verre d’eau. Sentant son cœur battre un peu plus vite, il ne se rendait pas compte jusqu’à présent qu’il avait comme une jalousie en lui, une certaine ... possessivité ? C’était peut-être trop fort, mais c’était horriblement flippant pour lui. «  Tu en trouveras d’autre... Tu dois être très demandé non ?  » Et voilà ... il était limite sarcastique et méchant. Ça l’énervait. Pourquoi ? Il n’y avait rien entre Haimi et lui. Franchement ... c’était pas croyable. Ou alors ... il n’était pas jaloux des partenaires de Haimi, mais juste de voir que quelqu’un a des relations sexuelles sûrement plus régulièrement que lui. Posant son verre vide, Tan se rapprocha de Haimi de manière à le surplomber. «  Si l’autre n’arrive pas à te redonner envie de lui en peu de temps, c’est qu’il n’en vaux pas la peine. » Pourquoi est-ce qu’il était persuadé qu’il s’agissait d’un homme ? Après tout, il ne connaissait pas l’orientation sexuelle de Haimi. Mais c’était ça le problème un homme qui touche à son ... Baby-sitter. Recevant un mail, Tan détourna le regard pour regarder son téléphone avant de pester entre ses dents. Levant sa main il frotta doucement ses yeux. «  Tu sais quoi ? Vas-y ... va baiser l’autre, j’ai d’autre choses à faire que m’occuper de conneries. Tu comprendras en devenant adulte. » Tan soupira tout en pianotant nerveusement sur son téléphone, lui qui ne voulait pas s’énerver et ne pas prendre le risque de perdre Haimi... Il venait sûrement de tout détruire...